
Le Cure de Disintegration (1989) qui joue avec les instruments et les réglages de Pavement sur Slanted & Enchanted (1992) égale Loveless de My Bloody Valentine (1991).

Il existe des vestiges de la muraille de l’Acropole,
Près de meubles astiqués,
Mais vous me semblez vous intéresser en connaisseur aux questions techniques,
Ay…rgh, à la vaisselle du petit-déjeuner.
Alors, Jean Letan a une petite phrase qui résume toute l’affaire
Telle est l’importance des grilles Venturias,
Que comment cela ?
Non, pas tellement.
Toutefois, une fois.
Un accident.
Cela signifie étudier comment mieux utiliser la nouvelle fraiseuse.
Désintérêt,
Et remarquez, …Asberg !
Non, pas tellement,
Janette se ressaisit, pendant ses vacances de Pâques,
Tandis qu’il lisait « Plan Plan » au bord de ses marécages.
Le lendemain arriva, il est 23 heures,
Le bon sens professionnel doit être appliqué.
Le voilà, il arrive, je m’en vais Janette !
Déjà, lorsque j’ouvris le partiate...
Ne recommencez pas s’il vous plait.
"Le Grand Frère" le mieux de tous les temps, c'est celui quand au début de l'épisode on voit Kevin, ivre de fureur, hurler à sa mère: "Put***, t'appelles ça "repassé" toi?" en lui tendant son bas de jogging tout chiffonné - celui-là même qu'il avait prévu d'enfiler pour rejoindre Jessica au centre commercial - et la mère, terrorisée et soumise, qui s'enfuit dans la cuisine allumer une nouvelle clope, les yeux pleins de larmes qui n'osent pas sortir, une image furtive du mari qui l'a quittée lui apparait en image mentale, et puis Kevin, treize ans, descend - finalement il a mis son autre bas de jogging - et il gueule encore : "et t'as pu intérêt à me faire ch*** parce que sinon, je te casse la gueule".
Plan sur Kevin qui sort rejoindre ses copains qui l’attendent sur leur mobylette.
Contre-champ dans la salle à manger et la mère désemparée, on entend un tas d’assiettes à laver faire des cling-cling sur le plan de travail en inox.
« Dans l’équipe de France, depuis 2000, il n’y a plus de chef. Tu as l’impression de voir onze adolescents qui cherchent leur maman. Ils vont peut-être devenir des hommes à 35 ans, mais en attendant, il faut se taper une espèce de tribu de nigauds. Ils errent. En France, au nom d’un principe d’égalité désuet, on forme des individus qui sont incapables de se prendre en main et qui ont besoin d’un chef. »
« Dans le foot, il faut des gens simples. Il faut des fans de Sardou dans l’équipe de France. Comme Deschamps. Quand les mecs commencent à dire qu’ils aiment Dr Dre, c’est la fin des haricots. »
« 1986, c’est définitivement mieux que 1998, parce qu’il y avait un grand joueur : Platini. Mais il avait mal au tendon d’achille, c’est pour ça que j’ai écrit Achille à Mexico en 1998. Les gens n’avaient pas compris, mais bon, c’est un truc de spécialiste. Sans cette blessure, on aurait été champions du monde et personne ne nous aurait cassé les couilles avec 1998. Il y avait quelque chose d’homérique en 1986. »
« Thierry Roland, quand il dit « Monsieur Foote, vous êtes un salaud », ou sa sortie sur l’arbitre tunisien, c’est le sommet du commentaire sportif. Sauf qu’il faudrait que le public soit suffisamment éduqué pour supporter ce genre de conneries. Je pense que les bons commentaires de foot ne peuvent êtres faits que par des anarchistes de droite : de l’insolence totale, de la mauvaise foi, du purulent. Qu’on vomisse tout ce qu’on garde au fond de nous. Dans les commentaires, la façon de filmer, il ne devrait pas y avoir de morale. Aujourd’hui, le foot est encadré par des gens qui pensent que c’est un truc éducatif. »
« Fini le hasard des pulsions hormonales de l’arbitre, le mec de mauvais poil parce que sa nana l’a fait chier le matin, c’est une composante poétique du jeu qui fait le match et doit continuer à exister. La perfection qu’on demande aux arbitres, on ne la demande à personne d’autre. »
« Anelka est un exemple intéressant de l’importance de la communication dans le foot. On l’oblige à se médiatiser alors que je me souviens l’avoir entendu une fois : ce mec a une voix de nigaud et un sourire affreux. Il se tait pour des raisons idéologiques, il vaut mieux qu’il garde son masque, on dirait un sous-animateur de M6 et il a une voix de Mickey. Il s’est dit vaut mieux que je reste énigmatique. »
« Tu peux être incorrect dans le foot comme dans la société actuelle, mais tu hésites à le dire. Par exemple, je dirais presque que dans l’équipe de France actuelle, il y a trop de mecs de souche immigrée. C’est totalement incorrect de dire ça. Mais on peut tout de même se demander pourquoi il y a aussi peu d’intégration pour que les mecs n’ont que la musique et le foot ? Tu peux te poser la question, sauf qu’il faut faire attention parce que tout le monde va dire « wouargh ». Mais, c’est un fait. Normalement, si tu veux faire une espèce de travail intellectuel, tu dois te poser ce genre de questions, tu ne peux pas faire l’impasse là-dessus. »
Jean-Louis Murat, copyright SO FOOT#23, 2005, repris dans le hors-série “cinq ans”, printemps 2008.
C'est l’histoire d’un groupe dont dix millions d'exemplaires des deux premiers albums sont rangés dans les discothèques idéales officielles des gens bien au milieu des Madonna, Cali, Manu Chao, Goran Bregovic, Abba, Têtes Raides, Buena Vista Social Club, Serge Gainsbourg, Muse et autres Léo Ferré.
C'est l’histoire d’un groupe qu'avec le temps, ostensiblement, on a fini par ranger dans le camp des Björk, Beck et autres Radiohead, autrement dit dans celui des symboles de la défaite de l’ex-rock indépendant devenu le bras droit de l’industrie armée du culturellement correct.
C’est l’histoire d’un groupe qui a marqué son époque - même les rastas écoutaient, c'est pour dire, et moi-même j'aimais bien m'en rouler un petit en écoutant leur premier album - et dont les fans (des gens bien) attendent depuis dix ans une suite à leurs débuts prometteurs, dire d’avoir un autre disque à mettre que Dummy comme fond musical pour les brunchs entre couples de professeurs altermondialistes et leurs amis, les jours de fête laïque.
C’est l’histoire d’un groupe qui, un beau dimanche, avant le grand prix de formule un, réapparaît à la surprise générale dans un tunnel de pub pour égayer le repas dominical de vingt secondes de déflagrations binaires martelées avec indécence, comme une déclaration de guerre au milieu d’un jour férié.
On jette une oreille curieuse sur les autres morceaux du nouvel album. On dirait le premier disque maladroit d’un groupe lo-fi qui s’entraîne depuis des années dans son garage et est enfin parvenu à faire sonner de quelque chose limite écoutable. Quelque part, ça nous enchante, et on se sent atteint d’une indicible angoisse : est-ce vraiment eux ?
Plus de doute quand la voix marie-christique de la Bethgibbonesque transperce le tapis de mélodies bancales à la Pavement/The Fall.
Aux dernières nouvelles, ils s’étaient englués dans les vapeurs inodores d’une soul-jazz électro agaçante à la Saint Germain, matinée de gentils bruitages auto-caricaturaux sur l’ex-second album – éponyme.
Voilà des larsens acérés à la Silence, des soli escarpés et des gimmicks lancinants à la Sonic Youth, et voci une montée de grands orgues à la Soft Machine qui déboule !
Krautrock (Can, Neu ! Tangerine Dream et allons-y, Kraftwerk) : les scientifiques qui ont inventé les machines à musique électroniques laissent des musiciens expérimenter leurs nouveaux sons. Ce sont des mélodies simples et mécaniques mais qui délivrent la pleine substance synthétique des bioniques, cosmiques, psychotropes, spatiaux et industriels claviers tambourinés avec métronomie.
Les morceaux démarrent lentement et parfois le restent ; parfois ils rebondissent sur d’autres courants mélodiques et se trouvent déportés sur une terra musica inconita – s’il en reste en 2008, c’est quelque part par là.
On s’enfonce dans contrées hostiles où l’on étouffe de chaleur et où l’on lutte contre les forces de la nature tropicale et ses alliés les moustiques – et on entend des choses bizarres dans la tête, on ne sait pas bien si on va mourir, ou dormir, ou s’enterrer vivant, ou décoller au-dessus du ciel, on ne sait plus rien de tout ça. On n’en peut plus de ces contrées quand soudain jaillissent les océans de lumière aveugle de la musique qui rend fou.
Acculé dans Ses derniers retranchements, apparut à Lui le Saint-Graal.
Cet album est un futur classique de l’obscur, un membre potentiel de la discothèque idéale des Ténèbres: pas très propre sur lui et un peu abscon d'emblée - voire même repoussant à la première écoute, bon signe.
Cette production intense, cohérente, pertinente, percutante, suicidaire le classe dans cette catégorie supérieure - au milieu des Disintegration, Loveless, Pink Moon, The Drift, Closer, il ne déparaitra pas, parole de Mage.
Et comme disait l’autre, ne boudons pas notre plaisir ceci :
Chacun de nous devrait comprendre qu’il y a toujours une résistance aux idées nouvelles, et ne pas être paralysé par le découragement,
Une telle inertie est naturelle, et normale.
Marchant avec une arrogante fierté...
Tel un Napoléon,
Un Napoléon des îles,
Parmi les acclamations de la foule,
Et enfin, recru de fatigue, demeurant cependant dur et résolu,
Tel qu’il était avec les autres, près de sa voiture.
Il s’agit des bureaux de vente de tickets, des heures d’ouverture de ces bureaux, de la distance de l’aérodrome à la ville, du temps de transport de la ville à l’aérodrome, de la taxe fédérale sur les revenus et les tarifs.
La vitesse ? elle va me mettre dans le train un peu plus vite que les autres, voilà ce qu’elle va faire, la vitesse.
Il émanait toujours du mulâtre une impression secrète de terrible puissance.
Certaines entreprises mettent au moins deux, ou quatre femmes dans chaque brainstorming. Non seulement pour le profit de l’intelligence féminine - un élément très efficace, certes - mais aussi pour leur effet stimulant sur les participants mâles du groupe, qui, aiguillonnés par la bataille des sexes, sont incités à trouver de meilleurs idées.
Je voudrais que vous m’examiniez,
Prenez votre café, et nous monterons aussitôt après,
Mon grand-père se taisait, préparant une réponse qui devait être difficile à trouver, car il avait l’air bien ennuyé,
J’exécute les instructions du docteur.
D’ordinaire, il est vrai, cependant, le conseil d’administration est un groupe de juges qui fait passer des idées plutôt qu’il n’en trouve,
Je suis chirurgien, et non spécialiste des maladies tropicales,
Mais je serais prêt à jurer qu’elle a le choléra.
Dois-je vraiment prendre votre réponse au sérieux ?
C’est merveilleux jeunes gens! Vous avez fait un travail considérable, non sans quelque naïveté - figures de votre jeune âge - mais vous avez abordé courageusement un problème dont l’importance semblait échapper à ceux-mêmes qui ont entre les mains les destinés du chemin de fer.
Elle avait jeté quelque part dans les ténèbres,
Un sac de pommes de terre à demi vide.
Fracture de la tête de l’humérus,
Violentes douleurs lancinantes dans l’épaule,
Extrême précaution,
Mon Dieu !
Mais d’où vient aujourd’hui ce Noir pressentiment ?
De la route de Gérone,
Sur les genoux de la jeune femme,
Par une sorte d’instinct, où, leurs mains, de réputation universelle, se rencontrèrent.
Tant en raison des constructions qu’il comporte que du paysage où elles sont situées, le lieu est l’un des plus aristocratiques et les plus luxueux de la Costa Brava.
Mais le mulâtre ajouta,
Où l’on peut visiter,
Où l’on peut,
avec surprise,
Moyennement,
Cette courbe est si douce, si linéaire, si schématique !
Et avant même de jeter un coup d’œil sur le bord,
Ah, surtout au milieu d’un pareil pandémonium,
Elle est une synthèse,
Si dépourvue d’affection et de formes inutiles!
Autant se frayer un chemin à travers la foule,
Et vous ?
Qu'on a pu comparer le paysage qui l’entoure à une peinture chinoise.
Attaque, Francesco, attaque !
IRURETA, Texte 01, Bluff Bourguignon, 2007.
Bohren und der Club of Gore a commencé sa carrière en explorant les recoins du heavy métal. Du genre méchant, avec des têtes de mort. Puis, ils ont débranché les guitares, baissé le tempo de 110 à 33, introduit des rythmiques jazz, et planté des solos de saxophone suaves et langoureux au milieu de leurs morceaux. De leur penchant originel pour le doom hardcore, les grands blonds de Gelsenkirchen (c’est dans la Ruhr) ont gardé l’essentiel pour la musique (la puissance), et des éléments du folklore pour le reste (décorum funeste, ambiance lugubre voire inquiétante).
Louvain, à quelques encablures de Bruxelles. Cité universitaire ouverte la nuit, architecture fonctionnelle et aérée. Présence d'échoppes turques à Dürüm et Kebabs ouvertes après le concert . Ici, les gens parlent néerlandais. Les vélos sont prioritaires et déboulent de partout, à tel point qu’on rougit presque d’utiliser la voiture. Ce mercredi soir au centre culturel de la fac, c’est opération apesanteur. Une cycliste du cru détourne son chemin pour escorter notre équipage francophone perdu dans le campus à bon port. A temps pour siroter un houblon local au bar en soufflant sur les dernières braises du Tape Tum, trio laptop-guitares-batterie qui prépare agréablement le terrain.
La suite est dans le noir. Complet, sauf quatre petites loupiotes posées au-dessus de chaque instrument : une batterie, un saxophone, une basse et un Fender Rhodes, drôle de piano aux réverbérations de xylophone. Quatre teutons chauves d’un mètre quatre-vingt-douze habillés de noir montent sur scène et règlent des détails techniques. « We are Bohren und der Club of gore, and we are busy », annonce le saxo, et bizarrement, on le croit au point d’esquisser un sourire. Le pince-sans-rire germain, d’une voix lente et articulant minutieusement, pointe l’un des membres du groupe celui qui est « très très connu en Allemagne, car il tourne régulièrement dans Derrick ».
Personne n’a l’outrecuidance de rester sur ses deux pattes. C’est un parterre avachi et prêt pour l’extrême onction qui voit sur lui s’abattre les premières notes du quatuor. Lourd comme l’enclume, l’attelage basse batterie ouvre des brèches béantes de silence, dans lesquelles le clavier et le sax s’engouffrent et voltigent, tout en retenue. Puissant comme un stéthoscope monté sur haut-parleur, lent comme un standard dixieland joué en 33Tours au lieu de 78, calme comme la nuit flamande, Bohren nous attire dans son spectre. Et nous nous laissons volontiers guider. Nous glissons accroupis, les yeux fermés. La sensation définitive d’assister à un concert de doom-grindcore au ralenti, sans distorsion. De communier dans un bain d’éther éclairé aux bougies.
Bohren & der Club of Gore, 8th November 2006, at Stuk, Luven (B).
« …il faut supposer que dans les accélérations les plus risquées des temps présents nous exécutons quelque chose qui provient de ce qui nous est propre et de ce qui nous est le plus proche, c'est-à-dire de ce qui provient de ce que nous avons voulu nous-même.
Si c'est le cas, il ne peut plus y avoir une critique de la société parce qu'il n'y a plus de différence réelle entre la critique et l'objet de cette critique ; à moins que la critique ne se dirige en premier lieu contre elle-même et qu'elle soumette aussi ce qui nous est propre à un examen, ce qui nous est le plus proche et que nous avons voulu nous-même. »
« Premièrement, nous nous mouvons nous-mêmes dans un monde qui se meut lui-même ; deuxièmement, les automouvements du monde incluent et envahissent nos propres automouvements ; troisièmement, dans la modernité les automouvements du monde naissent de nos automouvements qui s’additionnent progressivement jusqu’à entretenir le mouvement du monde ».