samedi 7 février 2009

MAROLOPOLIS

Le 14 juillet, il ne faut absolument pas rester en France, si on ne veut pas être associé au Désastre. Direction Bruxelles, en compagnie d'une globe-trotteuse de bétonnière. Manifestation libano-palestinienne sur les marches de la Bourse. Nous avons rendez-vous avec un artiste plasticien tout sec. Il nous refile son appartement pour la nuit en échange de notre promesse d'aller l'applaudir le lendemain dans une performance en forme d'happening d'art contemporain. Adossé à une cathédrale, Artiste Sec nous parle de son article sur le morceau du groupe français Diabologum samplant un long extrait d'un film de Jean Eustache de 1973 que maintenant tout le monde connaît. Artiste Sec nous apprend que son frère est directeur de cabinet du premier adjoint au maire d'une sous-préfecture de Province.

La foule est bigarrée et bon enfant aux abords de la fameuse Grand Place de Babel. On entend toutes les langues et des pans de familles de tous les continents déambulent en tongs et short. Trois Maredsous me retournent bien et on prend la décision de s’alimenter en Kebab. Le début de soirée s’enrobe d’un souffle chaud dans les rues semi-piétonnes. Une semaine après la finale de la coupe du monde, les maillots azzuri se vendent bien, surtout ceux marqués TOTTI dans le dos. Les touristes sont joyeux, limites éberlués, et moi grisé. On marche pour se dégourdir les jambes sur de grands boulevards en passant devant des magasins de sexe, jusqu’au pied des grands buildings à l’américaine. Je photographie la nuit, le cœur légèrement en bandoulière. Les rues sont bondées encore bien après minuit, l’ambiance est euphorique, un mélange de cris joyeux et de rires déployés accompagnent l’immersion de la ville dans les lumières de la night.